Nous sommes tous présents ou représentés aujourd’hui, en tout cas tous liés par notre peine en pensant au départ de Maryse, notre amie. Et il y a tellement de souvenirs avec elle : je la connais depuis 2010, à l’époque où GEM’ACTIV était encore embryonnaire, sous la présidence d’Hélène Deschamps, avec une petite vingtaine d’adhérents et un fonctionnement par prestations de l’YMCA qui proposait locaux et animateurs. La déclaration d’association a paru au JO le 17/01/2009 ; les demandes de subvention ont été accordées et l’aventure a pu continuer, entraînant Maryse dans ce difficile travail d’animation pour des personnes cérébrolésées. Moi-même, rescapée de la route, plus ou moins réparée, j’ai eu une part active à prendre dès fin 2012 en remplaçant Hélène. Maryse a été intégrée à l’équipe dès 2013 avec Antoine et Philippe et a montré ses qualités remarquables depuis, sans faillir : elle savait mettre de côté ses soucis personnels, pour proposer son dynamisme et son empathie aux adhérents. Elle avait très bien compris nos séquelles physiques et / ou cognitives, outre nos troubles du comportement et elle savait adapter son attitude à chacun de nous, proposant avec enthousiasme des activités, soit simples mais ludiques, soit un peu plus élaborées mais toujours adaptées à nos capacités et nos envies. Quelle bonne ambiance était ainsi créée, sans extravagances mais avec beaucoup d’attention familière et une volonté affirmée de nous aider. Nous étions tous très fidélisés par sa manière de fonctionner, jusqu’à ce qu’elle faiblisse à l’automne 2017 : le corps médical a enfin établi un diagnostic dans le domaine « arthrose », suivi d’une intervention délicate réussie. Hélas, le soulagement physique a été de courte durée puisque la mauvaise surprise a été découverte quelques semaines plus tard. Alors a commencé l’épreuve la plus complexe pour notre amie : la compréhension de son état et je suis encore émerveillée par sa lucidité et sa volonté.
Elle a eu le courage d’épargner ses deux enfants le plus longtemps possible. Et elle avait trouvé un compagnon fort gentil qui l’a accompagnée dans toutes ces démarches avec sollicitude et bienveillance. Elle a assumé ces mois de soins, tous pénibles, avec l’espoir de gagner du temps, et cette dernière année avec encore plus de volonté car la vie de ses enfants évoluait : Dimitri reprenant en main son parcours professionnel, Océane attendant un bébé pour le mois prochain. J’ai encore eu le plaisir de la voir à l’Oncopole, avec son beau sourire, bien que très faible, mais tout à fait précise dans ses intentions, parfaitement consciente de l’issue et désolée de laisser si jeune tant de chagrins à ses proches. Nous avions des échanges fréquents par messagerie et elle a même tenu, ce 21 février, à m’encourager pour le voyage au loin que j’entreprenais : je la cite pour vous montrer quelle grandeur d’âme si près de la fin :
« Bonjour ou bonsoir Je suis bien contente que ton transport se soit bien passé ainsi que ton installation. Profite bien de ta famille et déguste les saveurs locales : tu nous raconteras tout ça. Gros bisous à bientôt »
Du chagrin, oui, nous en avons tous beaucoup, mais je crois que Maryse a su montrer par sa vie tellement de belles choses que nous devons relever la tête, être fiers de l’avoir connue, et savoir aller de l’avant comme elle nous l’a montré. Au revoir Maryse, nous te remercions pour l’exemple que tu nous donnes et nous essaierons d’être à la hauteur. Nous avons une pensée très affectueuse pour tes enfants Dimitri et Océane ainsi que pour Roger et l’ensemble de tes proches. Et je suis sûre que tu veilleras de toutes tes forces sur ton premier petit-fils qui arrive.